L’Afghanistan risque de tomber sous la férule des fondamentalistes talibans plus tôt que prévu. Alors que les Etats-Unis ont achevé, le 3 juillet, leur retrait militaire, les insurgés talibans ont progressé si rapidement dans leur conquête du territoire que le président américain, Joe Biden, a dû prendre la parole, jeudi 8 juillet, pour rassurer la communauté internationale qu’il n’abandonnerait pas le pays. Il a reconnu cependant que les chances de voir l’actuel régime et les talibans former un gouvernement d’unité nationale étaient « improbables », en dépit du processus de paix interafghan commencé en septembre 2020 à Doha, au Qatar.
Le général Scott Miller, chef des forces des Etats-Unis et de l’OTAN en Afghanistan, aurait dû quitter le pays le 4 juillet, mais il s’y trouve toujours à cause d’une situation sécuritaire qui se détériore et d’une stratégie talibane ayant pris tout le monde à revers. Le commandement taliban a en effet orienté ses efforts sur le nord du pays, qui lui était historiquement et ethniquement défavorable. Nombre d’experts afghans et internationaux prédisaient que les talibans prendraient d’abord le contrôle du Sud avant de progresser au Nord.
Les talibans sont ainsi très présents autour des villes de Kunduz et de Mazar-e-Charif et dans la province du Badakhchan. Ils ont même contraint un millier de soldats afghans à fuir de l’autre côté de la frontière, au Tadjikistan.
Source: Le Monde
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