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CONCESSION D’AMENAGEMENT DES FORÊTS CLASSÉES DÉGRADÉES : QU’EST-CE QUI FAIT COURIR LE MINISTÈRE DES EAUX ET FORÊTS ?

ByAssayie.net

Nov 13, 2021

Le décret N°2021-437 fixant le cadre général de la gestion des forêts classées du domaine forestier privé de l’Etat, éligible au régime de la concession a été adopté le 08 septembre 2021. Cependant, son application par le ministère en charge des Eaux et forêts porte à confusion au niveau des anciens partenaires qui semblent être lésés par le zèle des éléments de la police forestière.

Après la signature de ce décret, il apparait qu’une dizaine de forêts n’appartenant pas à la catégorie 3 a été ajoutée aux forêts listées pour concession. Malheureusement, celles-ci sont très bien conservées. C’est le cas flagrant de la forêt classée de Bossematié, d’une superficie de 21 553 hectares et riche d’une forte population d’éléphants.
Evidemment, la question qui se dégage est la suivante : qu’est-ce qui justifie donc la catégorisation de ces forêts : fleurons de la biodiversité, avec une forte présence d’animaux rares dont les éléphants, parmi les espaces forestiers ayant un taux de dégradation supérieur à 75%, de la zone de forêt dense humide, sempervirente et semi-décidue ?

Qu’à cela ne tienne ! Certes l’acte en question fixe les modalités de la concession et les forêts susceptibles d’être dans ce programme, mais à aucun moment il ne fait mention d’un effet déclencheur de l’arrêt des travaux et des activités de la SODEFOR dans ces espaces forestiers.

Dans le fond, il revient que qu’un tiers doit manifester le besoin d’acquérir un espace forestier s’inscrivant dans le cadre de cette convention et que par la suite, la commission interministérielle aie siégé et affecté effectivement cette forêt à la personne intéressée.
Ainsi, après, le Directeur général de la Société de développement des forêts (SODEFOR) est saisi, à l’effet de l’informer de l’acquisition de ladite forêt par un tiers.
Toute chose qui amènerait celui-ci à arrêter tous les travaux en cours dans ces espaces, grâce à un partenariat avec des partenaires privés.

Mieux, toujours dans le cadre de la concession, l’élégance aurait voulu que le suivi des travaux d’aménagement soit effectué par la SODEFOR, d’autant plus qu’elle a en charge la gestion de la forêt ivoirienne. Que nenni !

Mais de façon cavalière, les éléments de la police forestière brandissent l’acte de décret et font des descentes inopinées sur les différents chantiers d’exploitation pour intimer l’ordre aux prestataires d’arrêter leurs activités d’aménagement concédées par la direction générale de la SODEFOR.

Toute chose qui crée une cacophonie au niveau des chantiers d’exploitation. Ce qui peut entraîner un clash, voire un affrontement direct entre les agents de la SODEFOR et ceux de la police forestière : tous agents des Eaux et forêts.

Pour parer à toute évidence et minimiser les risques d’affrontement, il revient au ministre des Eaux et forêts de réviser l’ordre de mission des éléments de la police forestière, afin de mettre un peu d’élégance et de courtoisie dans leurs actions de terrain qui cachent difficilement une volonté manifeste de dévoyer la mission de gestion de la SODEFOR dans les forêts classées de Côte d’Ivoire.
La SODEFOR aujourd’hui est la seule structure aujourd’hui capable d’exécuter efficacement, avec des résultats palpables et vérifiables, la politique de restauration et d’extension du couvert forestier de notre pays.
Par conséquent, toutes actions ayants pour résultat sa déstabilisation entraînerait inévitablement l’échec de la politique forestière tant soutenue par le Président de la République.
Nous attendons vos contributions et commentaires pour la suite.
Bien à vous tous.

Assayie.net