Mr. Laurent Kouassi, auteur du livre « Côte d’Ivoire : la Grande Parenthèse-Devoir de Mémoire » a montré, depuis quelques mois, un engagement constant et sans faille pour la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire à travers des déclarations pertinentes de presse, des interpellations et des appels. C’est ainsi, qu’après les élections présidentielles de 2020 avec son cortège de violences et meurtres, il a lancé un message au dialogue et à la réconciliation à l’endroit de nos acteurs politiques et aussi initié une « Campagne pour des élections apaisées avec zéro perte en vie humaine » à la veille des élections législatives de mars 2021. Pour lui, la paix et la stabilité politiques sont des préalables au développement socioéconomique de la Côte d’Ivoire.
Il a accepté une fois encore de se prêter à nos questions pour donner son analyse sur l’évolution actuelle de la situation socio-politique dans le pays après la libération du président Laurent Gbagbo, de Mr. Charles Blé Goudé de la CPI, des prisonniers politiques dont l’activiste Pulchérie Gbalet sans oublier le retour des exilés politiques du Ghana.
1-Pouvez-vous revenir sur le contenu de votre premier ouvrage ”CI, la grande parenthèse…”?
C’est un ouvrage d’histoire et aussi un cri de cœur à l’endroit de la classe politique du pays.
Un livre d’histoire sur cette période cruciale de la vie de notre pays allant de l’après décès du père fondateur de la nation le Président Félix Houphouët Boigny en 1993 à la crise post-électorale de 2010/2011. Il faut noter qu’il y avait plusieurs raisons qui ont suscité cette publication dont :
- Le constat qui montre que la plus part des écrits disponibles sur ce pan important de l’histoire de notre pays est faite par des personnes d’origines étrangères notamment françaises et aussi camerounaises. Ce que j’ai trouvé injuste et inacceptable, car cette histoire est la nôtre et nous devrions nous se l’approprier en tant qu’ivoiriens.
- A cela, il faut ajouter les publications de nos hommes politiques en Côte d’Ivoire, qui pour moi, sont les responsables de toutes ces crises socio-politiques que nous vivons. C’est pourquoi, j’ai indiqué dans le livre que nous ne devrons pas laisser nos hommes politiques inonder cette période cruciale de l’histoire de notre pays par leurs versions partisanes.
Je disais aussi que c’est un cri de cœur, car le peuple ivoirien est fatigué de ces crises électorales à répétition dans notre pays. Trop c’est trop et nos dirigeants et politiciens doivent définitivement comprendre qu’ils ne peuvent pas continuer de prendre constamment le pays en otage comme ils le font depuis 1993. La politique c’est vrai, mais la paix et la stabilité dans le pays d’abord.
2-Vous ne vous êtes pas arrêté à la rédaction de l’ouvrage, vous avez produit des déclarations de presse à l’endroit des acteurs politiques et des ivoiriens, en quoi lesdites déclarations ont-elles consisté ?
Toutes les déclarations produites ont toutes un trait commun à savoir l’instauration d’un climat de paix sociale à travers le dialogue et la réconciliation entre les fils et filles du pays. Pour l’amour de notre pays, je pense que nous n’avons pas le choix. Nous devrons absolument parvenir à préserver notre pays et l’épargner de toutes ces crises qui n’ont cessé de ternir l’image et la réputation du vaillant peuple de Côte d’Ivoire. Nous devrons absolument trouver des solutions.
C’est pourquoi dans une de mes contributions j’ai insisté en disant que : « le salut de notre pays réside dans la mise en place d’un système électoral véritablement indépendant qui inspire confiance et sérénité au niveau de la population en général et surtout de tous les acteurs politiques en particulier ». La balle est surtout dans le camp de nos acteurs et partis politiques.
3-Avant les législatives, vous avez également lancé une Campagne de Paix dénommée ”Campagne pour des élections législatives apaisées avec zéro mort”, quel bilan faites-vous de cette initiative ?
Après avoir vécu les événements tragiques des élections passées de 1995, 2000, 2010, 2018 et surtout avec les nombreux morts de la présidentielle de 2020, j’ai initié cette action car selon ma conviction, quelque soit la gravité de la situation dans notre pays, nous ne devrons surtout pas baisser les bras. Il faut toujours continuer à distiller le message de paix et de réconciliation.
Je peux dire que j’ai été heureux de noter que ces élections législatives ont pu se dérouler sans perte en vie humaine. C’est pourquoi j’ai rendu un vibrant hommage au peuple de Côte d’Ivoire dans un tweet publié le 16 mars 2021. Et nous devrons continuer à montrer à l’Afrique et au monde entier que le peuple de Côte d’Ivoire est capable d’organiser des élections inclusives et pacifiques. La politique n’est pas la guerre.
4-On assiste depuis quelques semaines, à une certaine décrispation du climat politique avec la libération des prisonniers politiques, le retour des exilés et le retour attendu de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Quelle analyse faites-vous de cette nouvelle donne?
Ces libérations sont les bienvenues et j’espère de tous mes vœux qu’elles seront le prélude à la mise en place d’une politique sincère de dialogue et de réconciliation vraie pour le bonheur du peuple ivoirien.
J’avais déjà fait des tweets pour demander d’une part aux hommes politiques de saisir l’opportunité de la libération du Président Laurent Gbagbo et de Monsieur Charles Blé Goudé pour créer les conditions d’une paix définitive en Côte d’Ivoire, et d’autre part pour la libération de l’activiste Pulchérie Gbalet, faire comprendre à nos dirigeants qu’ils doivent définitivement accepter que la démocratie est universelle avec les mêmes exigences de la liberté d’expression, d’association et de manifestation. Nous devrons nous y accommoder car il ne peut y avoir de démocratie en Afrique sans ses obligations et principes.
5-Une idée des actions futures ?
Nous continuerons toujours à apporter notre contribution à l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire. Nous devrons savoir que la Côte d’Ivoire est notre bien commun à tous, et arriver absolument à faire comprendre à notre classe politique qu’elle n’a pas le droit de continuer cette prise en otage « mortifère » du pays.
Le but recherché c’est l’avènement d’une Côte d’Ivoire de Paix et de prospérité pour le peuple ivoirien et surtout pour la génération future.
Pour finir, je dirai que notre premier ouvrage a été une œuvre de dénonciations et de critiques, c’est pourquoi nous envisageons de produire dans l’avenir un ouvrage de propositions et d’idées sur les grands défis à relever pour le développement harmonieux et dans la Paix de notre beau pays.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire
Par Laurent Kouassi, auteur du livre « Côte d’Ivoire : la Grande Parenthèse-Devoir de Mémoire », édition Harmattan, Décembre 2019-nlkouassi@yahoo.ca